42|août 2017
Varia

The Shari’a in context: People’s quest for justice today and the role of courts in pre- and early-colonial northern Nigeria

Murray Last
University College London
Bio

Published 2017-08-01

Keywords

  • changing jurisdictions,
  • northern Nigeria,
  • quest for justice,
  • shari'a law,
  • the demographics of injustice,
  • the judicial market,
  • charia,
  • démographie de l'injustice,
  • marché judiciaire,
  • quête de justice,
  • nord du Nigéria,
  • transformation des juridictions
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How to Cite

Last, M. (2017). The Shari’a in context: People’s quest for justice today and the role of courts in pre- and early-colonial northern Nigeria. Sociétés Politiques comparées. Revue européenne d’analyse Des sociétés Politiques, 42. https://doi.org/10.36253/spc-19371

Abstract

The essay, written originally in northern Nigeria during the “shari’a crisis” ca. 2000, focuses on how persistent has been the “quest for justice” there over recent centuries – whether it is ‘traditional’ justice or Muslim justice or modern ‘secular’ systems of justice. Justice has a deeply rooted priority in Hausa Islamic culture: Allah is ‘just’, Judgment Day is ‘real’ and coming soon to us all. Colonial rule ca. 1910 extended the Qadi-court system, moving the handling of disputes from local rulers to a wider, bureaucratic profession of qadis; the number of cases (especially over marriage) shot up with the end of slavery. By the late 1950s and early 1960s the judicial system was becoming party-political, while today (2000 – 2015) it is widely recognised that judicial decisions have become more commercialised than ever before. In this context, then, the initial re-introduction of ‘full shari’a’ was considered feasible (and politically astute) because of the popular hopes invested in it and the enormous enthusiasm generated for it at the grass-roots of northern society.


La charia en contexte. La demande de justice de la population aujourd’hui et les tribunaux avant et au début de la période coloniale dans le nord du Nigeria

Cet article, écrit à l’origine dans le nord du Nigéria lors de la « crise de la charia », à la fin des années 1990, montre combien la « quête de justice » a persisté dans cette région durant les siècles les plus récents, qu’il s’agisse de justice « traditionnelle », de justice islamique ou de justice moderne « séculière ». La justice est une priorité profondément enracinée dans la culture hausa islamique : Allah est « juste », le jour du Jugement dernier est « réel » et, pour chacun, proche. Le système colonial, à partir des années 1910, a étendu la justice de qadi, faisant passer la résolution des différends des mains des autorités traditionnelles et locales à celles d’une bureaucratie de qadis professionnalisés. Le nombre des procès (notamment dans le domaine matrimonial) a explosé avec la fin de l’esclavage. Vers la fin des années 1950 et au début des années 1960, le système judiciaire s’est politisé, selon les clivages du jeune système de partis. Aujourd’hui, les décisions de justice sont devenues plus « commerciales » que jamais, et largement soumises au règne de l’argent. C’est dans ce contexte que la réintroduction initiale de la « charia pleine » a été considérée comme réalisable (et politiquement astucieuse), du fait des espoirs populaires qui l’investissaient, et de l’immense enthousiasme qu’elle a généré dans les profondeurs de la société du nord du Nigéria.