45|août 2018
Charivaria

Réappropriation du récit de la révolte dans les documentaires syriens d’après 2011

Nicolas Appelt
Global Studies Institute (GSI) − Unité d’arabe (Université de Genève)
Bio

Published 2018-08-01

Keywords

  • Conflit,
  • documentaire,
  • espaces,
  • hétérotopie,
  • mémoire,
  • post-2011,
  • récit,
  • révolte,
  • Syrie,
  • Conflict,
  • documentary,
  • heterotopy,
  • narrative,
  • memory,
  • revolt,
  • spaces,
  • Syria
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How to Cite

Appelt, N. (2018). Réappropriation du récit de la révolte dans les documentaires syriens d’après 2011. Sociétés Politiques comparées. Revue européenne d’analyse Des sociétés Politiques, 45. https://doi.org/10.36253/spc-18990

Abstract

Au milieu d’une déferlante d’images d’origine, de nature et de format différents se rapportant à la révolte puis au confl it en Syrie, une création cinématographique documentaire a émergé hors du contrôle des instances étatiques dès 2011. Ces films présentent plusieurs spécificités communes qui les démarquent d’un témoignage brut sur la situation de crise extrême que connaît le pays. Notamment un sens de l’éthique vis-à-vis de leur sujet et des personnes filmées, ainsi que l’affirmation d’un « je ». Ces deux caractéristiques constituent des éléments centraux de la démarche comme des dispositifs mis en œuvre dans certains de ces documentaires. A partir d’un corpus de sept films, on verra comment, dans une démarche réflexive, les réalisateurs tentent de se réapproprier le récit de la révolte et du conflit. Cette tentative se fonde sur une double réappropriation, de la mémoire et des espaces. Cette réappropriation du récit se traduit en images par l’apparition de « contre-espaces », ce que Michel Foucault a nommé des hétérotopies.

 

Reappropriation of the Revolt Narrative in Syrian Documentaries after 2011

In the midst of a flood of images of different origins, natures and formats drawing from the revolt and, subsequently, the conflict in Syria, a documentary cinematographic creation emerged, free from control of state authorities in 2011. These documentaries contain several common peculiarities that set them apart from raw testimonies on the country’s extreme crisis situation. Among them, a sense of ethics related to their subject and filmed people, as well as the affirmation of an “I” takes place. These two characteristics constitute central elements of the approach, as well as of the devices implemented in certain documentaries. Based on a corpus of seven films, this reflexive approach shows that the filmmakers are trying to reclaim the story of both the revolt and the conflict. This attempt is built, in particular, from a double reappropriation, that of both memory and spaces. This reappropriation of the narrative is translated into images by the appearance of “counter-spaces,” the so-called by Michel Foucault heterotopias.