47|avril 2019
Varia

« Le djihad de la vache » au Mali. Deux (ou trois) choses que je sais de lui…

Giovanni Zanoletti
Paris Nanterre
Bio

Published 2019-04-01

Keywords

  • djihadisme,
  • pastoralisme,
  • Mali,
  • violence politique,
  • illicite,
  • jihadism,
  • pastoralism,
  • political violence,
  • trafficking
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How to Cite

Zanoletti, G. (2019). « Le djihad de la vache » au Mali. Deux (ou trois) choses que je sais de lui…. Sociétés Politiques comparées. Revue européenne d’analyse Des sociétés Politiques, 47. https://doi.org/10.36253/spc-18904

Abstract

En contextualisant le « concret » des interactions sociales dans les zones pastorales du centre et du nord du Mali, cet article va à l’encontre des postures sécuro-théologiques dominantes dans les analyses de la violence « djihadiste » au Mali. Le phénomène « djihadiste » ne semble pas, dans ce contexte, relever de manière univoque du fait religieux, mais plutôt être le support d’un entrelacs d’économies spirituelle, morale et marchande. Ce que l’auteur appelle « le djihad de la vache » résulte de l’insertion de ces zones dans l’espace économique, politique, religieux et symbolique de l’État-nation globalisé. « Le djihad de la vache » contribue à revivifier les dynamiques pastorales autour de références éthiques réactualisées, et à redéfinir la frontière entre communautés dans un écosystème pastoral en transformation.

 

The “Jihad of the Cow” in Mali. A couple of things I know about it...

This contribution contests the security and theological theories dominating the analysis of the “jihadist” political violence in Mali. It rather supports that “jihadism” needs to be contextualised in the light of actual social interactions in pastoral areas of central and northern Mali. The “Jihad of the Cow” would originate from the insertion of pastoral nomadism into the economic, political, religious and symbolic space of the globalised Nation state. “Jihadism” in Mali does not seem to be univocally linked to religious issues; an intertwining of spiritual, moral and commercial economies rather constitutes its backbone. “Jihadism” revives pastoral dynamics on the basis of updated ethical repertories and reorganizes the relations among communities and the cattle-breeding ecosystem.