58|septembre 2022
Charivaria

Fariba in the Shade: A Murmuration

Ramon Sarró
School of Anthropology and Museum Ethnography, University of Oxford
Bio

Published 2022-09-01

Keywords

  • critique of ethnographic reason,
  • decolonial turn,
  • Fariba Adelkhah,
  • research freedom,
  • shadow,
  • critique de la raison ethnographique,
  • liberté de la recherche,
  • ombre,
  • tournant décolonial
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How to Cite

Sarró, R. (2022). Fariba in the Shade: A Murmuration. Sociétés Politiques comparées. Revue européenne d’analyse Des sociétés Politiques, 58(septembre-décembre). https://doi.org/10.36253/spc-18727

Abstract

This text wants to provoke some thinking on the interplay between illumination and shadowing. Despite our best intentions, every effort to throw light onto something will create darker shadows and leave things in the shade. I first exemplify this with some cases of my own, and the proposition is then used to reconsider the optimistic enthusiasm with which many of us have embraced the epistemological rupture generated by the decolonial turn in anthropology. While this new paradigm is salutary because it allows for what I call a proper “critique of ethnographic reason”, it is also dangerous in that, unless the critique is rigorously conducted, the academic practice remains unaware of the very shadows it creates. Sadly, my provocation to think our epistemic predicaments leads me to lament the total inability we encounter in cases such as that of our colleague Fariba Adelkhah, literally and metaphorically living now in the shade, our shade.

 

Fariba dans l’ombre : un murmure

Ce texte entend susciter une réflexion sur l’interaction entre la mise en lumière et les ombres. Aussi bonnes soient nos intentions, tout effort pour éclairer quelque chose crée des ombres plus sombres et laisse des choses dans l’ombre. Je l’illustre d’abord par quelques exemples personnels tirés de mes recherches, puis j’utilise cette proposition pour reconsidérer l’enthousiasme optimiste avec lequel beaucoup d’entre nous ont embrassé la rupture épistémologique générée par le tournant décolonial en anthropologie. Si ce nouveau paradigme est salutaire parce qu’il permet ce que j’appelle une véritable « critique de la raison ethnographique », il est également dangereux. En effet, sauf lorsque cette critique est rigoureusement menée, la pratique académique reste inconsciente des ombres mêmes qu’elle crée. Malheureusement, ma manière provocatrice de penser nos difficultés épistémiques m’amène à déplorer l’incapacité totale que nous rencontrons dans des cas comme celui de notre collègue Fariba Adelkhah, qui vit maintenant littéralement et métaphoriquement dans l’ombre, notre ombre.