Histoire d’un trouble : la sorcellerie comme obscurité épistémique et régénération [par l’]imaginaire
Published 2022-09-01
Keywords
- Angoisse sorcellaire,
- Cameroun,
- énonciation visuelle,
- evu,
- savoirs mineurs
- terrains ethnographiques,
- Cameroon,
- ethnographic fieldwork,
- minor knowledge,
- visual enunciation,
- witchcraft anxiety ...More
How to Cite
Copyright (c) 2025 Roberto Beneduce, Simona Taliani

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Abstract
La sorcellerie a été décrite par Geschiere comme quelque chose qui résiste à la connaissance. En utilisant leurs notes de terrain sur la sorcellerie, l’aliénation et la violence en Afrique subsaharienne (Sud Cameroun), les auteurs considèrent l’obscurité épistémique de la sorcellerie comme l’expression d’une difficulté spécifique, liée en bonne partie à la traduction. D’ailleurs, le monde et les questions dévoilés par les débats contemporains sur la « modernité de la sorcellerie » semblent dépasser les limites d’une simple question de traduction, révélant plutôt une lutte constante épistémique et politique à la fois que les auteurs mêmes ont connue lors de leur recherche avec les guérisseurs (nganga) du Cameroun en se confrontant avec cet espace d’indiscernabilité. Les auteurs essaient avec prudence de donner une nouvelle vie à leurs données ethnographiques recueillies il y a vingt ans. Après avoir discuté certains travaux récents sur ce sujet, ils s’appuient sur des dessins d’enfants d’une école primaire de Mbom, un petit village proche de Sangmélima, pour interpeller à nouveau la perspective théorique de Peter Geschiere.
History of a Turmoil: Witchcraft as Epistemic Obscurity and [Imaginary] Regeneration through the Imaginary
Witchcraft has been described by Geschiere as something that resists knowledge. Starting from their field research on witchcraft, alienation, and violence in Sub-Saharan Africa (Southern Cameroon), the authors consider the epistemic obscurity of witchcraft as an expression of a specific difficulty, largely related to translation. Indeed, the world and issues revealed by the contemporary debate on the “modernity of witchcraft” seem to go beyond the limits of a simple question of translation, revealing rather an ongoing epistemic and political struggle at the same time, which the authors themselves experienced in their research with the healers (Nganga) of Cameroon in confronting this space of indiscernibility. After discussing some recent work on this topic, they consider the drawings of children from a primary school in Mbom, a small village near Sangmélima, to again challenge Peter Geschiere’s theoretical perspective.